Un service 24h/24, une simple vitrine extérieure, pas de local accessible au public, mais un robot et une borne de paiement automatique en façade…le concept Ximiti, qui arrive à Rennes à la fin de l’été, s’apparente davantage à un distributeur…amélioré qu’à une épicerie proprement dite.
Devant le centre commercial Colombia, en centre-ville, un magasin Ximiti va bientôt être installé (rue du Puits-Mauger). C’est une petite révolution car jamais Rennes n’a connu un tel modèle commercial : l’enseigne, qui propose un service d’épicerie (surtout des produits alimentaires et quelques articles d’hygiène, mais pas d’alcool) se veut totalement autonome. Et elle l’est : en fait de local, une simple vitrine se dresse en façade associée à une borne tactile sur laquelle le client passe directement commande, depuis la rue. Pas de vendeur, mais un système robotisé qui trie et bascule les achats des « rayons » vers un tapis roulant jusqu’à leur destinataire qui les récupère dans un sas. Un paiement classique par carte bancaire, mais aussi en espèce.
Concurrence déloyale ?
Voilà, en substance, ce que propose Ximiti, une marque lancée en 2017 par le groupe français Neovendis (Aubagne). Un premier modèle avait été installé cette année-là à Grenoble. Il a essaimé depuis dans une dizaine de villes. Renne s’inscrit dns un lrge plan de déploiement qui annonce une cinquantaine d’implantations.
Cette technologie est née d’un projet de miniaturisation des systèmes automatisés utilisés dans les grands entrepôts logistiques. L’ensemble s’articule autour du 24RoboMart capable de saisir toutes formes d’objets, mais aussi d’écarter les produits frais périmés. La machine est aussi programmée pour gérer les offres promotionnelles.
L’entreprise – car c’en est bien une malgré l’absence de personnels physiques – fonctionne sur la base d’une « licence de marque ». La boutique Ximiti est confiée à un gérant qui est habilité à nouer des partenariats avec des producteurs locaux pour garnir sa vitrine.
C’est d’ailleurs sur cet argument que Neovendis construit son discours et répond à ceux qui lui reprochent de ne pas créer d’emplois directs : la marque argue qu’elle contribue à faire vivre le monde agricole (et, par ricochet, aussi celui de l’industrie agro-alimentaire).
Aux autres qui dénoncent une forme de concurrence déloyale avec les épiceries de proximité traditionnelle, le groupe répond qu’il réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires de 18 heures le soir à 6 heures du matin, soit sur un créneau qui ne correspond pas aux heures d’ouverture habituelles des petits commerces alimentaires.