Nul ne sait, même pas lui, combien de temps Jean-Yves le Drian, réélu ce vendredi à la présidence du Conseil régional de Bretagne, désertera son fauteuil.
Adoubé par le suffrage universel dimanche dernier, jean-Yves Le Drian devait, ce vendredi, passer par le vote du nouveau conseil régional pour retrouver son fauteuil de président, laissé en 2012 au socialiste Pierrick Massiot. Une formalité dans un hémicycle acquis à sa cause (53 sièges). Face à lui, la candidat FN Gilles Pennelle n’a pas pesé et a cristallisé sur sa personne les 12 voix de l’opposition frontiste. Dans le camp de la droite et du centre (18 sièges), Marc le Fur ne s’était pas présenté au premier fauteuil.
Quel chef de file ?
Comment cette assemblée régionale sera-telle dirigée dans les mois qui viennent ? On sait que Jean-Yves Le Drian conserve son poste de ministère de la Défense, ce qui l’éloignera de Rennes au moins jusqu’en février 2016, date de la fin de l’état d’urgence décrété le 13 novembre dernier après les attentats parisiens. Sans doute même François Hollande le retiendra-il à l’Hôtel de Brienne jusqu’à la fin de son mandat à l’Elysée, en 2017. Localement, Jean-Yves Le Drian compte s’appuyer sur son équipe de fidèles et déléguer sa fonction à l’un de ses vice-présidents. Parmi les favoris en course, l’un des trois têtes de liste qui ont râtissé le terrain breton ces deux derniers mois : Corinne Erhel dans les Côtes d’Armor, Loïg Chesnais-Girard en Ille-et-Vilaine ou encore Marc Coaténéa dans le Finistère.
Pour le reste, le président-ministre n’est, pour l’heure, pas concerné pas les règles qui viseront, dans deux ans, à limiter le cumul des mandats. Cette nouvelle législation adoptée en 2014 interdira à tous députés et sénateurs de conserver ce siège parlementaire en cas d’élection à un mandat exécutif local. jean-Yves Le Drian n’est plus député depuis 2007 mais rien ne dit qu’il ne se représentera pas aux législatives programmées après la présidentielle de 2017.