C’est le principe des réseaux sociaux : tout le monde a la parole. Le hashtag #Rennesquonaime lancé par la municipalité et la métropole était initialement destiné à redorer l’image de la ville, abîmée ces dernières semaines par les violences perpétrées en marge des manifestations contre la Loi Travail. Mais la page a été très vite assaillie par les mécontents qui se plaisent à tourner l’opération en dérision.
Si le rire est le propre de l’homme, celui des réseaux sociaux est d’ouvrir à fond les vannes de la liberté d’expression, de toutes les expressions, aussi débridée soient-elles. La Ville de rennes vient de faire les frais de cette agora numérique après l’ouverture d’un page sur Twitter, accessible depuis la hashtag #Rennesquonaime. Comme son nom l’indique, cette initiative un peu ridicule était destinée à redorer l’image de la ville, écornée ces dernières semaines par les violences survenues en marge des manifestations contre la Loi Travail. Sur cette plateforme, les rennais étaient invités à poster des photos positives reflétant le dynamisme de la cité, et le bien-être qui y règne. Mais très vite, les mécontents de tout bord ont pris le relais à grand coups de publications ironiques, parfois poussées jusqu’au cynisme, pour tourner en dérision cette opération de com’ municipale.
Entre deux clichés bucoliques et autres prises de vue du Rohazon Park drapé d’immenses pancartes pacifiques, affleurent, ça et là, des photos plus trash exhibant des brutalités policières, des vitrines et distributeurs de billets cassés ou des inscriptions murales, vestiges des dernières manifestations contre la Loi Travail : « 5 fruits et légumes et légumes + 2 émeutes par jour », « Cazeneuve : dernière sommation », « Mort au symbolique, vive le réel ». Un internaute dénonce encore les multiples casquettes de la députée-maire Nathalie Appéré, et un photomontage met en scène un sous-marin militaire émergeant de la Vilaine, avec cette légende en commentaire : « Rennes, ville où le préfet et la mairie se dotent de lourds moyens de répression. »