Le géant américain envisagerait de s’implanter sur un site libéré par l’usine PSA à La Janais. Mais la Métropole souhaite privilégier d’autres projets.
La question a surgi lors du conseil d’agglomération par la voix de l’élu LREM Carole Gandon. Citant un courrier adressé par le maire de Chartres-de-Bretagne Philippe Bonnin à la ministre déléguée à l’Industrie Agnès Pannier-Runacher, l’ancienne candidate aux dernières municipales de Rennes a évoqué un projet d’implantation du leader mondial du e-commerce Amazon sur un terrain de 14 hectares que le constructeur automobile PSA cherche à céder sur son site de La Janais.
Dans sa lettre, Philippe Bonnin affirme avoir « eu connaissance de cette information le 29 septembre dernier », date à laquelle il s’est entretenu avec un représentant de Montea, un investisseur en développement dans l’immobilier logistique et industriel qui cherche à finaliser ce dossier entre les pouvoirs publics, Amazon et PSA.
Le maire de Chartres-la-Bretagne confirme que l’emprise concernée s’étend sur une superficie de 144 000 m² (14 hectares) où le géant américain ambitionnerait d’aménager un centre de livraison composé de deux bâtiments : l’un d’entre eux – le plus grand (26 600 m²) – accueillerait des activités de gestion logistique. Le complexe serait complété par une autre infrastructure de 12 500 m2. Au total, le projet permettrait d’aboutir à la création de 450 emplois.
Un pôle d’excellence industriel
Le hic, c’est que l’exécutif de la métropole, conduit par la maire de Rennes Nathalie Appéré, ne l’entend pas de cette oreille. Pour rappel, le groupe automobile avait déjà vendu 54 hectares de foncier en 2015 à la Région Bretagne (13 millions d’euros), des parcelles qui ont ensuite été rétrocédées à la communauté d’agglomération rennaise. La collectivité prévoit d’y développer un pôle d’excellence industriel 4.0 en lien avec les mobilités et les techniques innovantes de construction durable. En janvier dernier, l’acquisition par Eiffage de 21 autres hectares à La Janais avait été confirmée : le constructeur a assuré vouloir inscrire son programme dans celui de Rennes Métropole, de conserver deux bâtiments (56 000 m2) et d’y maintenir des activités de production.
Quid d’Amazon ? Dans sa réponse à Carole Gandon, la présidente Nathalie Appéré n’évoque pas l’arrivée de la marque américaine qui, visiblement, n’entre pas dans ses plans de reconversion d’une partie du site PSA.
L’installation du géant du e-commerce et de la logistique représenterait un investissement de près de 40 millions d’euros, dont 7,5 millions seraient consacrés à la dépollution des terrains (le rachat des bâtiments coûterait 3,5 millions et la construction des nouvelles structures 25 millions d’euros, ce à quoi s’ajouterait 4 millions d’euros d’honoraires pour l’intermédiaire Montea).