Un groupe d’une quarantaine de chômeurs membres d’un collectif opposé la réforme en cours de l’Unedic avait fait irruption dans un bureau situé dans l’agglomération.
Le lendemain de Saint-Valentin fut un jour rude pour les personnels de Pôle Emploi Chantepie, au sud-est de Rennes : le 15 février, dans la matinée, un groupe d’une quarantaine d’individus a pénétré dans cette antenne pourtant non ouverte au public. Très vite, les intrus ont annoncé la couleur aux salariés de l’administration alors présents dans les bureaux: par ce coup d’éclat, ils entendaient dénoncer le projet de contrôle renforcé des chômeurs, durcissement qui va se traduire par le quintuplement (de 215 à 1000 personnes en 2020) des effectifs préposés à la surveillance des dossiers. Nulle agression physique n’a été perpétrée contre les personnes, bien que des insultes et des huées aient fusé. Le but de cette opération « coup de poing » était de s’en prendre symboliquement au matériels de l’agence : c’est ainsi que plusieurs postes informatique ont été renversés, des téléphones abîmés et des câbles arrachés. Dans la foulée, des casseurs ont tenté d’accéder dans les locaux situés au premier étage du bâtiment, action finalement restée vaine puisque l’accès en était interdit par des portes cadenassées.
La CGT condamne
Le passage éclair de ce groupuscule aurait occasionné 30 000 euros de dégâts. Pôle Emploi a déposé une plainte pour « dégradation et vols » et une enquête a été ouverte et confiée à la sûreté départementale.
Le jour même, un collectif contre la réforme de l’assurance chômage, qui se fait appeler « Cipbretagne35 » a revendiqué les faits. Outre le contrôle des chômeurs, ses membres protestent contre les le décret du 30 décembre 2018 dont les mesures inscrites prévoient d’infliger une radiation d’un mois aux demandeurs d’emploi qui manqueront un rendez-vous avec leur conseiller, sanction augmentée à deux mois en cas de 2 absences, puis à quatre mois à partir d’une seconde récidive.
D’après des informations rapportées par Le Télégramme, l’organisation mise en cause serait issue d’une mouvance d’extrême-gauche et serait rendu responsable d’autres forfaits, dont l’envahissement de la direction régionale de Pôle emploi survenu début février, et la tentative d’introduction dans la maison du handicap à Beauregard, une semaine plus tard.
La CGT Pôle Emploi Bretagne a condamné cette action, tout en expliquant « soutenir et partager les revendications exprimées ». Le syndicat, qui « tient à assurer de son soutien l’ensemble des collègues légitimement choqué-e-s » affirme néanmoins « comprendre la colère des mouvements de chômeurs et précaires dans un contexte où les inégalités s’accroissent, la précarité s’étend, la misère s’accentue… ».