Le contexte sanitaire aurait provoqué des retards dans la conception et les tests obligatoires des nouvelles rames commandées auprès de Siemens.
A mesure que l’épidémie de la Covd-19 accélère, le calendrier de la Ligne B du métro rennais ralentit. Prévu à l’origine fin 2020, l’ouverture de ce nouveau service de transport entre Cesson-Sévigné et Saint-Jacques-de-la-Lande (14 kilomètres), avait été reportée une première fois à cause de la crise sanitaire qui avait gelé le chantier l’an dernier. La nouvelle date, fixée par la Métropole avant l’été prochain, n’a finalement pas fait long feu, parce l’épidémie a persisté et, avec elle, les restrictions d’activité et le contrôle renforcé aux frontières.
En février 2021, les décideurs annonçaient un nouveau contretemps de quatre mois et un lancement décalé à la rentrée de septembre, précédée par une mise en circulation partielle d’une quinzaine de rames (sur les 21 prévus sur le trajet) dès juillet ou août. Ce délai ne sera pas tenu non plus. La raison ? Les difficultés logistiques invoquées par le constructeur Siemens dont le modèle CityVal, monté sur des pneumatiques, devait être inauguré dans la capitale bretonne. Cette première mondiale nécessitait la réalisation de quelque 2 000 tests. Or, plusieurs des experts étrangers qui devaient se déplacer à Rennes pour prendre part à cette procédure obligatoire, sont bloqués dans leurs pays. A quoi s’ajoutent le retard ou l’annulation de certaines livraisons depuis l’Allemagne ou l’Italie, et la détection de cas positifs à la Covid-19 chez des travailleurs affectés sur ce chantier.
D’après des informations recueillies par Ouest-France, ces nouveaux reports ne seraient pas entièrement imputables à la crise sanitaire. La responsabilité de Siemens, qui aurait demandé à la collectivité un délai supplémentaire avant d’acheminer ses machines jusqu’en Bretagne, serait posée. Si bien que la ligne B du métro, si attendue par les habitants de l’agglomération, va être repoussée au début de l’année 2022, soit un an après l’aménagement des quinze stations qui jalonnent le parcours : l’information a été confirmée par la présidente de l’Agglo Nathalie Appéré, soulignant qu’outre la crise sanitaire, « Siemens a aussi pu rencontrer des difficultés à tenir le planning de livraisons de qualification du matériel roulant, ce qui impacte le calendrier global« .
Rappelons que la maîtrise d’ouvrage de cet équipement est assuré par la Semtcar (Société d’économie mixte des transports collectifs de l’agglomération rennaise) au nom de la Métropole de Rennes. Cet immense chantier, débuté en 2014, représente un investissement de 1,2 milliard d’euros. Son exploitation sera confiée à l’opérateur Keolis.