Les mutations que traverse le secteur, liées notamment à l’émergence de la technologie 3D, débouchent sur des nouveaux besoins au sein des entreprises locales.
L’évolution des métiers change la donne sur le marché du travail : c’est particulièrement le cas dans le secteur de l’imprimerie où le numérique cohabite désormais avec la technologie traditionnelle offset*, jusqu’à la supplanter parfois lorsque l’impératif de compétitivité l’exige. Fin août, un rapport publié par la Finat, la Fédération internationale des fabricants et transformateurs d’adhésifs et thermocollants, mettait en exergue la conversion opérée par cette filière spécialisée dans la production d’étiquettes : une mutation des usages qui s’est traduite en 2017 par une hausse des investissements dans les équipements digitaux, désormais supérieurs en volume aux ventes de presses conventionnelles.
Parallèlement, une autre révolution économique accompagne l’émergence d’une technique de reproduction à fort potentiel de croissance : il s’agit de la fabrication additive, dite 3D qui repose sur l’ajout, l’empilement et l’agrégation de matières solides à partir d’un modèle conçu par ordinateur. Les promesses de ce nouveau marché confrontent paradoxalement ses acteurs à une pénurie de main d’œuvre qui s’explique notamment par offre en formation encore insuffisante, comme semble l’attester une récente étude publiée par Joblift.
Plus de 5 000 emplois dans l’impression 3D
D’après les données collectées par cette plateforme internet où des milliers d’employeurs et de demandeurs d’emploi se croisent virtuellement chaque jour, les entreprises – souvent jeunes – qui se sont positionnées sur les techniques d’impression 3D mettent, en moyenne, « 43 jours pour trouver le bon candidat et l’embaucher ». L’essentiel de l’offre est concentré dans les gros centres urbains : tel imprimeur à Rennes cherche à pourvoir des postes de directeurs artistiques, de contrôleurs de qualité de pièces industrielles réalisées en impression 3D ou d’ingénieurs qualifiés dans le domaine de la technologie tridimensionnelle. Tel autre encore, à Paris, Strasbourg ou Lyon, publie des annonces portant sur des missions de maintenance ou de pilotage de robots.
En 2016 et 2018, Joblift a comptabilisé un flux de 5 762 propositions emplois dans ce domaine innovant, un chiffre qui traduit un progression mensuelle de 12%.
* Le procédé numérique est réputé moins couteux et plus souple en ce qu’il permet de reproduire directement un document sur un support à partir d’informations programmées sur un ordinateur. Au contraire, l’offset nécessite des équipements lourds (rotatives) et la mise en œuvre d’étapes préparatoires sur une planche d’impression en aluminium.