La moitié des commerçants du centre-ville mettent en doute la pérennité de leur activité en cas de poursuite de la grève.
Débutées en décembre, au moment où la grand rush de Noël s’amorçait dans les magasins de l’agglomération, les grèves à répétition contre la réforme des retraites ont, à Rennes comme ailleurs, pesé sur le calendrier des commerçants qui misent traditionnellement sur les fêtes de fin d’année pour booster leur bilan.
Une première tendance, assez significative puisqu’elle concerne 157 commerçants locaux, transparait dans une enquête réalisée conjointement par la Chambre de Commerce et d’Industrie d’Ille-et-Vilaine et l’Union du Commerce du Pays de Rennes. Les deux organismes ont adressé un questionnaire à leurs adhérents afin de mesurer, auprès d’eux, les conséquences économiques du mouvement social, marqué par des manifestations urbaines et un trafic public perturbé par des débrayages dans les transports en commun.
La représentativité du sondage se décompose entre le secteur de l’hôtellerie restauration (30% des répondants), le commerce spécialisé dans l’alimentation (22%), les services (12%), le prêt-à-porter (10%), la beauté et la santé (9%), l’ameublement, l’électroménager et les arts de la table (8%), les produits culturels et sportifs (8%).
Une fréquentation en repli en centre-ville
Le résultat ? A l’échelle du Pays de Rennes (69 communes réparties entre quatre composantes territoriales, Rennes Métropole et les communautés de communes d’Aubigné, Châteaugiron, Liffré, Val d’Ille), « 67% des commerçants ont enregistré une baisse de leur chiffre d’affaires en décembre ». L’impact a été plus négatif qu’ailleurs dans le centre-ville de Rennes, par où convergent les principaux flux de consommation en cette période de l’année en raison du marché de Noël : là, huit enseignes sur dix affirment avoir connu une dégradation de leurs ventes.
Ce ralentissement économique global, estimé à -14%, est lié pour l’immense majorité des sondés (89 %) à un recul de la fréquentation. Dans le sondage, 40 % des répondants évoquent « des difficultés de trésorerie » et 31% estiment que les perturbations les ont empêchés de s’approvisionner normalement.. Plus d’un tiers (37%) annoncent que le contexte a pesé psychologiquement sur leurs équipes commerciales et 21% qu’il les a conduits à reporter voire annuler leurs projets d’investissement.
Plus préoccupant : la moitié des enseignes interrogées dans la périmètre du centre-ville (4 sur 8) affirme qu’une poursuite de la grève « pourrait remettre en cause la maintien de leur activité ».