Entamant une tournée de deux jours dans les départements bretons frappés par les récentes inondations, le ministre de l’Intérieur a été violemment pris à parti par des manifestants lors de son arrivée en gare de Rennes. C’était quelques heures avant l’annulation du spectacle de Dieudonné à Nantes.
Manuel Valls termine ce vendredi une tournée en Bretagne où il venait superviser le processus d’indemnisations des victimes des inondations survenues fin décembre. Jeudi, à Rennes, le ministre de l’Intérieur a également fait le point sur les résultats de sa politique visant à lutter contre la recrudescence des cambriolages.
Arrivé la veille au soir dans la métropole bretonne, le n°2 du gouvernement, alors en pleine bataille juridique contre Dieudonné, a été pris à partie dès sa descente du train par des manifestants lui adressant des « quenelles » (un geste du doigt pratiqué par Dieudonné pour symboliser sa lutte contre le système), et projetant dans sa direction des boules puantes.
Dieudonné interdit à Nantes
Selon plusieurs sources, les agitateurs, qui proféraient à l’endroit de Manuel Valls des invectives très bruyantes lui intimant de démissionner, comptaient dans leurs rangs des éléments anti-mariage gay, parmi les plus intransigeants, auxquels se sont joints, pêle-mêle, des défenseurs de Dieudonné et des militants extrémistes. Ce groupe hétérogène, d’environ 80 personnes, a été assez facilement maîtrisé par les forces de l’ordre.
Jeudi, Manuel Valls, toujours en Ille-et-Vilaine, s’est livré à une véritable course-poursuite judiciaire avec Dieudonné visé par une circulaire gouvernementale recommandant aux préfets d’annuler ses spectacles accusés de véhiculer des messages antisémites. Autorisé, dans un premier temps, à se produire au Zénith de Nantes suite à une décision favorable du tribunal administratif, l’humoriste a finalement été obligé de plier bagage après un arrêt du Conseil d’Etat saisi par Manuel Valls.