Entre 3 et 5 000 personnes se sont concentrées dans le centre-ville de Renne spour protester contre le projet de réforme du Code du Travail.
On est loin des 30 000 manifestants qui avaient marché, en octobre 2010 contre la réforme des retraites, mais les organisateurs de ce mouvement d’ampleur invoqueront sans doute un « tour de chauffe » avant la prochaine journée de mobilisation étudiante prévue le 17 mars. Ils n’étaient d’abord qu’une poignée, en fin de matinée, à s’être rassemblés sur la place du parlement de Bretagne. Puis le cortège a, malgré la pluie, gonflé pour atteindre un flux piétonnier estimé en 3 000 et 5 000 personnes, longeant d’abord les quais jusqu’à la place de la République, avant de gagner, pour finir, l’esplanade Charles-de-Gaule. Traditionnellement, ce type de manifestation unitaire a le mérite de coaliser les générations et les couleurs syndicales, sous une forêt de drapeaux et pancartes. Ce défilé-là n’a pas dérogé à cette règle : lycéens et étudiants étaient de la partie, après une assemblée générale organisée dans un amphi de l’université Rennes 2.
Rappelons que la réforme du Code du Travail portée par la ministre Myriam El Khomri n’en est encore qu’au stade d’avant-projet (elle ne sera présentée en conseil des ministres que le 24 mars). Face à la vague de contestations que semblait annoncer le succès d’une pétition en ligne (plus d’un million de signatures), le gouvernement avait décidé, en début de semaine dernière, de repousser de quinze jours l’examen du texte, le temps de trouver un compromis avec les syndicats, la CFDT surtout sans laquelle aucun consensus n’est possible sur le terrain social. L’organisation de Laurent Berger a posé un regard très critique sur la réforme, dénonçant une tonalité générale beaucoup trop favorable aux entreprises : plafonnement des indemnités prud’homales, assouplissement du forfait-jour et simplification du licenciement économique.