En visite à Rennes, le ministre de l’Economie a dû soutenir un échange vif avec un syndicaliste qui lui reprochait de mener une politique d’austérité et de sacrifier le marché du travail sur l’autel de l’entrepreneuriat individuel.
A Paris ou en province, une visite ministérielle charrie toujours avec elle son lot de sifflets et de mécontents. Le phénomène s’amplifie encore quand le ministre en question s’appelle Macron, homme à tout faire libéral qui déplaît tant aux syndicats les plus à cheval sur les acquis sociaux des travailleurs.
400 projets financés par l’ADIE
Ce vendredi matin, c’est l’antenne syndicale de Force Ouvrière en Ille-et-Vilaine qui s’est fait entendre juste avant l’entrée du ministre dans les locaux de l’Adie (Association pour le Droit à l’Initiative Economique) spécialisée dans les micro-crédits aux petits entrepreneurs. Le Secrétaire départemental Fabrice Lerestif, secrétaire départemental de FO, a reproché à Macron de soutenir, au sein de gouvernement, « une politique d’austérité qui prend les salariés à la gorge ».
Au cours de cet entretien de dix minutes, les représentants de Force Ouvrière ont soupçonné Bercy de vouloir encourager l’entrepreneuriat individuel pour que « chacun créé sa boîte et que tout le monde puisse s’auto-exploiter ». Ce à quoi Emmanuel Macron a répondu :« Ce que je regrette, c’est qu’à aucun moment vous ne m’ayez parlé des chômeurs, car c’est eux qu’il faut aider ». Une sortie qui déclenché de nouveaux sifflets.
L’Adie a financé quelque 400 projets portés par des bretons « dont la moitié n’avait plus des minima sociaux pour vivre », a souligné la directrice locale de l’association Fabienne Kerzerho. Elle espère doubler l’activité de l’Adie sur le territoire dans les cinq prochaines années afin d’aider les plus fragiles « à créer leur propre emploi et à retrouver de la dignité » .