A partir du 1er janvier 2020, les cafés restaurant devront avoir retiré leurs chauffages et brumisateurs extérieurs. Une mesure municipale qui répond, entre autres, à des préoccupations environnementales.
A Rennes, les autorités de la Ville bousculent certaines habitudes bien ancrées, celles qui par exemple, conduisent les passants à s’asseoir, quelle que soit la saison, sur la terrasse des cafés et restaurant pour de prendre un verre ou un repas malgré le gros temps. Pour protéger du froid leur clientèle, beaucoup d’établissements ont installé, depuis plusieurs années, des chauffages extérieurs sous des barnums déployés sur tout le périmètre qu’ils occupent sur l’espace public : cette mesure de confort leur sera bientôt interdite. Dès le 1er janvier 2020, un nouveau règlement, bâti sur la base de consignes inscrites dans une charte ou un « guide » terrasse élaboré en concertation avec les commerçants, adopté en juin dernier par le conseil municipal, bannira ce type d’équipements, y compris les brumisateurs d’été, en raison de leur impact écologique (ils consomment beaucoup d’électricité mais ne dégagent pas de gaz polluants). Quant aux bâches ou barnums, les motifs de leur retrait, qui s’échelonnera jusqu’en 2022, s’appuient, selon la Mairie, sur des considérations esthétiques : elles sont accusées de « dissimuler le patrimoine plutôt que de la dévoiler » selon les mots de l’élu en charge du Commerce, Marc Hervé. Autre disposition : le mobilier publicitaire (chevalets, drapeaux sur mâts, oriflammes, banderoles) devra, dès le 1er janvier prochain, avoir disparu.
Plusieurs secteurs seront particulièrement surveillés afin de vérifier que les enseignes concernées se conforment bien aux nouveaux standards : ça sera le cas à Sainte-Anne, Saint-Germain et le quartier de la Gare où la Ville souhaite instaurer, pour chacun d’eux, une ambiance urbaine particulière en harmonie avec le bâti. Pour chacun de ces sites, des préconisations sont fournies aux commerçants pour mettre en place des équipements (stores, parasols et mobiliers) assortis aux couleurs des façades. Pour les terrasses existantes qui conserveront leur barnum et tentes jusqu’à l’échéance de 2022, il leur est demandé de laisser une « au moins une ouverture sur la face principale afin de permettre une ventilation naturelle des espaces ».
Ces mesures rennaises sont une première en France, même si beaucoup de villes ont annoncé leur intention d’emboîter le pas à leur homologue bretonne, au moins sur le principe général. En novembre dernier, la maire écologiste du 2ème arrondissement de Paris Jacques Boutault, contacté par BFM TV, avait fait part de son opposition aux chauffages de terrasse : « c’est comme si vous chauffiez votre appartement avec les fenêtres ouvertes, ça ne sert pas à grand-chose et ça consomme beaucoup d’énergie pour rien ». Selon lui, « une surface de 12 m2 consomme autant qu’un véhicule de grosse cylindrée qui couvre une distance de 300 km ».