Comme dans le reste de la France, les femmes constituent 47% de la population active en Bretagne, et de la même manière que les statistiques nationales le rapportent, elles ne représentent que 30% des créatrices d’entreprise. Une enquête de la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie permet de mieux connaître et de mieux définir la population des porteuses de projets bretonnes.
La proportion de Bretonnes porteuses de projet est un peu plus élevée que celle mesurée pour la France entière. En effet, 48% des porteurs de projet en Bretagne sont des femmes, contre 42% à l’échelle du pays.
En terme d’âges, pratiquement rien ne différencie les Bretonnes et les Bretons : les plus entrepreneurs se situent dans la tranche des 35 à 49 ans : 49% des porteuses de projets et 45% pour les hommes.
Les moins de 35 ans à vouloir entreprendre en Bretagne sont 40% pour les femmes et 41% pour les hommes.
La proportion de Bretonne à porter des projets une fois la cinquantaine passée est de 11%. Les Bretons de la même tranche d’âge sont à peine plus : 14%.
D’après la Chambre Régionale de Commerce et d’Industrie de Bretagne, et à l’inverse des statistiques nationales, les Bretonnes porteuses de projet « affichent des niveaux de formation globalement inférieurs à ceux des hommes avec près de la moitié d’entre elles à un niveau Bac et moins, dont un tiers à niveau BEPC/CAP ».
Si comme les hommes, la majorité des porteuses de projet étaient demandeuse d’emploi avant d’entreprendre, elles étaient beaucoup moins à occuper un poste de cadre quand elles avaient un travail (7% contre 18% pour les hommes).
Pour 81% des Bretonnes, créer ou reprendre une entreprise, c’est avant tout le moyen d’assurer son propre emploi. Un objectif principal qui n’est partagé que par 62% des hommes.
La situation familiale des Bretonnes à se lancer dans la création ou la reprise d’entreprise est différente de celle des hommes. En effet, pratiquement les deux-tiers d’entres elles vivent en couple : 65%, et la même proportion indique vivre dans un foyer de 3 personnes et plus, contre respectivement 58,5% et 54% des hommes.
2. Les Projets d’entreprises des Bretonnes
Comme les hommes, la majorité des Bretonnes préfèrent se lancer dans la création d’une entreprise nouvelle : 79%, plutôt que dans un projet de reprise (18%) ou de franchise (3%).
Comme les entrepreneurs hommes, elles préfèrent se lancer seules dans l’aventure (64% des femmes et 63% des hommes), mais elles sont en revanche plus nombreuses à envisager une association avec quelqu’un de leur famille (conjoint inclus) : 21% contre 16% des hommes.
En Bretagne, près de 70% des projets portés par les femmes concernent le secteur tertiaire marchand. Un secteur qui attire seulement 54% des projets masculins. Certains secteurs apparaissent particulièrement délaissés par les femmes : l’Industrie (0% des projets féminins, 4% de ceux des hommes) et celui de la Construction (2% contre 7%). Autre particularité relevée par l’enquête de la CCI Bretagne : « 77 % des femmes indiquent vouloir développer une activité auprès d’une clientèle constituée principalement de particuliers (59 % des hommes) ».
Les femmes se distinguent des hommes par des projets dont l’objectif est de proposer un produit ou un service nouveau et innovant (29% des femmes et 19% des hommes), malheureusement, le développement durable ne semble pas faire plus recette chez elles que chez les porteurs de projet hommes. Environ les deux-tiers des uns comme des autres annoncent en effet ne pas intégrer du tout ou que peu les notions de protections de l’environnement ou de développement durable dans le développement de leur activité.