Quelles mesures concrètes se cachent derrière le « pacte d’avenir » proposé mercredi par le premier ministre Jean-Marc Ayrault pour sauver la filière agroalimentaire bretonne ?
Avec l’agroalimentaire breton, le gouvernement est confronté au même défi qu’avec la métallurgie lorraine : comment sauver un secteur asphyxié par la concurrence internationale au moyen de mesures durables suffisamment efficaces pour ne pas épuiser la pompe à finances publiques ?
Face à la révolte des salariés de la filière bretonne, frappés, après la liquidation du pôle frais du volailler Doux (1 000 emplois détruits), par la fermeture des abattoirs Gad (porc) et de deux établissements Marine Harvest (saumon), Matignon se devait de réagir, au moins pour sauver les apparences.mercredi, une réunion de crise s’est tenue autour du premier ministre Jean-Marc Ayrault. Qu’est ce qui en a découlé ?
Un programme d’action présenté comme « un pacte d’avenir » : concrètement, il s’agit de mobiliser au plus près du terrain les services de l’Etat, les collectivités locales et les acteurs de l’économie locale.
Alléger la taxe poids-lourd ?
Pour commencer, le chef du gouvernement promet de l’argent : 15 millions d’euros d’aides à injecter dans l’industrie agroalimentaire pour lui permettre de se renforcer face à la concurrence mondiale.
Pour les salariés menacés, Matignon va proposer un nouveau contrat de sécurisation professionnelle afin de maintenir 97% du montant du salaire jusqu’à un an après le licenciement.
L’Etat va également aider la communauté de commune de Lampaul-Guimiliau à reprendre l’outil de travail des abattoirs Gad afin d’éviter le dépeçage du site.
Enfin la taxe poids-lourds devrait être allégée pour certains secteurs : « La Bretagne est une région périphérique, où les distances pèsent plus lourd qu’ailleurs » a reconnu le premier ministre, « L’Etat a déjà accordé une réduction de 50% du montant de cette écotaxe et exclu du réseau taxé la route nationale 164 qui est l’axe vital de la région pour le secteur agroalimentaire ».