Si le bilan global de la construction neuve est négatif, en Bretagne comme sur l’ensemble du territoire national, le marché des maisons en bois résiste et tend même à progresser dans la région.
Une filière au poids économique important
La filière bois-forêt bretonne – sciage, emballage, construction et négoce confondus – représente un chiffre d’affaires total de 2 milliards d’euros, réparti sur 4 000 entreprises (soit 20 000 salariés).
Dans la construction bois spécifiquement, les 161 entreprises bretonnes ont réalisé un chiffre d’affaires de 321 millions d’euros HT en 2012, soit 7,1 % du chiffre d’affaires national dans le secteur. Elles emploient 2 475 salariés.
Sur l’ensemble des entreprises interrogées, l’activité construction bois représente en moyenne 49% de leur chiffre d’affaires, avec un chiffre d’affaires total de 157 millions d’euros HT.
Le recul de la construction en Bretagne
En 2013, 22 700 logements ont été autorisés à la construction en Bretagne, soit 3 600 de moins qu’en 2012. Ce repli de 14 % fait suite à une baisse de 8,5 % en 2012. Ce recul concerne aussi bien l’habitat individuel (diminution de 13% du nombre de permis de construire accordés en 2013) que le collectif (baisse de 19%).
Et selon les dernières données du fichier Sitadel2, cette baisse se poursuit en 2014, avec seulement 16 419 logements autorisés sur l’année ( voir graphique).
Le dynamisme de la construction bois
Avec une part de marché qui a plus que doublé entre 2005 et 2012, passant de 5 à 13 %, la construction bois est un marché très porteur en Bretagne.
Selon la dernière enquête de l’Observatoire national de la construction bois, portant sur l’activité 2012 : « avec 3 095 maisons bois, le Grand Ouest est la macro-région la plus dynamique en matière de construction bois. Plus de 20 % des maisons bois construites en France sont situées dans le Grand Ouest. » (voir graphique).
Et la Bretagne est, en volume, la région la plus dynamique dans ce domaine : une maison bois sur dix est construite en Bretagne. Constat observé par les constructeurs de maisons traditionnelles et de maisons bois en Bretagne à l’instar de Maisons Vivre & Bois (Maisons de l’Avenir) et de Trecobat.
Valoriser la forêt bretonne
Malgré les 357 000 hectares de forêts bretonnes (13% du territoire national en superficie), le développement de la construction bois a essentiellement profité aux bois d’importation, faute de scieries bretonnes suffisamment structurées pour répondre à ce marché. En effet, à ce jour, seuls 10% des bois valorisés en construction sont d’origine bretonne.
L’enjeu consiste donc maintenant à augmenter la part des bois locaux dans la construction : « sur les 357 000 ha de forêts bretonnes, 75 000 ha sont ce qu’on appelle des forêts pauvres, c’est-à-dire peu ou mal exploitées, affirme Olivier Ferron, délégué général d’Abibois, l’interprofession bois bretonne. Il nous faut impérativement réinvestir ces surfaces. »
Les entreprises, soutenues par les pouvoirs publics, sont prêtes à investir pour faire progresser leur capacité de production et diversifier leur offre de produits. Développement économique, création d’emploi, réduction des transports et des émissions carbone, réduction des coûts, autant d’impacts positifs que devraient créer la relocalisation du bois de construction.