La Cour des comptes publiait récemment un rapport sur la gestion des opérations funéraires. Bilan ? Manque de transparence, prix d’obsèques inégaux et trop élevés associés à des pratiques trompeuses…
Des prix inégaux
Le marché du funéraire a connu une expansion fulgurante en l’espace de 15 ans. Si le montant du chiffre d’affaires de ce marché s’élevait à 1,28 milliards d’euros, ce dernier atteignait 2,25 milliards en 2015. Une augmentation qui s’explique notamment par un élargissement de l’offre ainsi qu’une hausse des prix. En effet, malgré un prix moyen des obsèques en France de 3 000 €, de nombreux écarts existent sur le marché. Certains acteurs pratiquent par exemple des prix supérieurs à 6 000 €. Nous pouvons d’ailleurs apprendre dans le rapport de la Cour des Comptes que l’indice de prix des prestations funéraires a augmenté deux fois plus vite que celui de l’ensemble des prix à la consommation. Une hausse des prix justifiée par une trop faible concurrence dans le secteur, selon UFC Que Choisir.
Un manque de transparence
Les familles sont également victimes d’un manque de transparence de la part des acteurs du funéraire, cela malgré un renforcement des dispositifs de contrôles. Les opérateurs du funéraires ont par exemple l’obligation de fournir un devis-type aux mairies de plus de plus de 5000 habitants. Cette obligation n’est cependant globalement pas respectée puisque 60% des communes contrôlées n’ont pas reçu ce document de la part des opérateurs du funéraire. La situation ne permet donc pas aux familles de comparer les coûts de l’enterrement du défunt et de choisir la solution la plus adéquate. Les devis sont « incomplets et non conformes » aux modèles proposés et « difficilement comparables entre opérateurs, les prestations proposées n’étant pas similaires », selon la Cour des Comptes.
Des délais trop courts pour les familles
Autre problématique, les familles sont confrontées à des délais trop courts pour organiser l’enterrement d’un proche. En effet, l’inhumation ou la crémation des défunts doit être réalisée 24 heures au moins et six jours ouvrables au plus tard après le décès. Une situation difficile tant bien même que les familles vivent un moment de deuil. Ce délai engendre des problèmes de logistique pour les familles, souvent éloignés géographiquement ou confrontées à un manque de capacité des crématoriums les plus proches. Il devient également compliqué de comparer les prestations proposées par la concurrence dans un délai si court.
Ne pas en faire une généralité
Malgré le manque de transparence dans le marché du funéraire, certains acteurs cherchent à pratiquer des prestations honnêtes. C’est notamment le cas des coopératives funéraires, concept venu du Canada qui commence à se développer en France. À Nantes, la Coopérative de Pompes Funèbres s’est par exemple inspirée de ce concept en adoptant le statut de « société coopérative d’intérêt collectif ». Elle fait des émules car une coopérative à Rennes est en train de voir le jour.
Convaincu que le décès d’un proche ne doit pas être l’occasion d’une recherche de profit, elle propose des alternatives à la fois économique et écologique à ses clients. Il est par exemple possible d’opter pour l’achat de cercueils en cartons ou encore de tombes végétalisées afin de réduire le montant de sa facture. Grâce à ces alternatives, cette coopérative est en mesure de fournir des prestations à prix justes.
Si le marché du funéraire semble être déloyale, la situation tend à évoluer. Le modèle des coopératives funéraires devrait continuer à se développer en France ce qui permettra de garantir des prestations plus justes envers les consommateurs.