Face à la révolte des agriculteurs et transporteurs bretons, le gouvernement promet d’aménager la taxe poids lourds de manière à en exonérer certaines filières en difficulté.
Cela suffira-il à apaiser l’extrême tension qui règne en Bretagne depuis deux semaines ? Ce week-end, plusieurs manifestants, coiffés d’un bonnet rouge, symbole de la jacquerie, ont mené des opérations coup de poing contre l’écotaxe poids lourd, un nouveau dispositif fiscal destiné à taxer les transports polluants. Cette mesure, décidée lors du Grenelle de l’Environnement de 2008, doit entrer en vigueur au 1er janvier 2014. Pour les bretons, elle va porter un nouveau coup dur à la filière agroalimentaire déjà plombée par un manque de compétitivité face à l’Allemagne.
Ce lundi matin, Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, a remis au premier ministre « des propositions » visant à soutenir le secteur industriel breton, notamment en allégeant l’écotaxe de 50%.
Une piste jugée insuffisante par la président de la FNSEA Xavier Beulin qui demande, de son côté, « un report de deux ans » du dispositif : « nous ne demandons pas sa suppression, juste son ajournement » a-t-il ajouté, « nous sommes des citoyens, nous comprenons la nécessité de trouver des ressources mais laissons le temps à l’agroalimentaire de retrouver une situation économique meilleure ».
Rappelons que la fermeture des abattoirs Gad va entraîner la suppression de 889 emplois, moins d’un an après la liquidation du pôle frais géré par la volailler Doux (1 000 emploi détruits).