Malgré le retrait de la mesure, les manifestants anti-écotaxe ont incendié un nouveau portique routier à Lanrodec dans les Côtes d’Armor. En quelques semaines, ces infrastructures, qui devaient contrôler la conformité des poids lourds de plus de 3 tonnes, sont devenus, aux yeux des bretons, des symboles fiscaux à abattre.
La tempête anti-écotaxe ne faiblit pas en Bretagne. Au lendemain d’une mobilisation organisée à Quimper (Finistère) par les désormais fameux « bonnets rouges », des manifestants ont incendié dimanche un nouveau portique écotaxe, celui de Lanrodec (Côtes d’Armor), l’une des dix structures métalliques encore debout dans la Région Bretagne.
Une facture de 500 000 euros par portique
Ce nouvel incident intervient trois jours après le démontage du portique de Pont- de-Buis (Finistère), une opération préventive, menée avec l’aval des pouvoirs publics, pour éviter un risque d’émeute. La révolte anti-écotaxe s’est allumée la semaine dernière mais cette vague de protestation bretonne vient de plus loin encore. Elle s’inscrit dans un contexte social lourd marqué par la perte de plus de 2 000 emplois dans la filière agroalimentaire régionale suite à la restructuration du groupe Doux et la fermeture des abattoirs Gad à Lampaul-Guimiliau.
Dans ces circonstances, le dispositif écotaxe est apparu comme une nouvelle mesure contraire à la compétitivité des entreprises et un symbole chargé de tous les maux fiscaux du pays : cet impôt, qui devait frapper les poids lourds de plus de trois tonnes circulant en France, a, sous la pression des manifestants, été ajourné par le gouvernement. Mais les 150 portiques métalliques installés sur l’ensemble du réseau routier national, chargé de contrôler les véhicules, restent une cible de choix. Le déploiement de ces infrastructures a coûté 800 millions d’euros aux contribuables français.