Le tribunal de commerce de Quimper (Finistère) va examiner plusieurs offres de reprise du groupe volailler Doux, placé en redressement judiciaire début juin. Une douzaine de candidatures auraient été déposées. Parallèlement, la direction du groupe propose d’ouvrir une partie de son capital aux éleveurs.
Un effondrement de Doux générerait un immense cataclysme social : le groupe fait travailler quelque 3 400 salariés, sans compter les intérimaires.
De nombreuses usines dépendent aussi de l’entreprise bretonne, ex-leader mondial sur le marché des exportations de volailles et d’autres produits alimentaires (citons la marque « Père Dodu » rachetée par le groupe il y a vingt ans).
Douze offres de reprise pour Doux
On comprend pourquoi le dossier Doux a pris une telle dimension médiatique. Le gouvernement a assuré qu’il mettrait, à sa façon, les pieds dans le plat. Le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll avait déjà clairement dénoncé la décision prise par le P-DG Charles Doux de réclamer le placement en redressement judiciaire de son entreprise.
Depuis, les choses ont assez peu évolué. L’avenir du groupe est suspendu aux propositions de reprise qui commencent s’accumuler sur le bureau du tribunal de commerce de Quimper.
L’une d’elle émane d’un consortium placé sous l’égide de Sofiprotéol, un acteur financier de la filière des huiles et protéines végétales. Il regroupe six sociétés, coopératives et filiales prêtes à se partager le gâteau.
Des offres individuelles se sont également positionnées, comme celle des coopératives Terrena et Triskalia, ou encore LDC, un spécialiste de la volaille et de l’agroalimentaire, un autre volailler Duc, et la filiale de Sofiprotéol Glon-Sanders.
Proposition de Tilly-Sabco
Tilly-Sabco, un industriel breton, a également détaillé son offre : le groupe injecterait 55 millions d’euros pour reprendre les 588 CDI employés au « grand export » (en Bretagne et en Vendée) et racheter la moitié des créances contractés par les producteurs de volailles de chair.
La direction de l’entreprise a également proposé aux éleveurs une participation au capital de l’entreprise, en échange de quoi 50% de leurs arriérés seront payés avant le 30 septembre prochain. Ce plan de continuation serait lis en lace après la période d’observation prononcée par le tribunal de commerce.
Les juges examineront l’ensemble des offres de reprise le 27 juillet 2012.
Rappelons que la trésorerie du groupe est plombée par une dette supérieure à 400 millions d’euros.