La décision prise par Bruxelles de diviser par deux les subventions européennes accordées à l’exportation des poulets congelés met clairement en péril l’ensemble de la filère volaille française et notamment le groupe breton Doux, toujours en redressement judiciaire.
Doux, dont le pôle frais a été liquidé l’automne dernier, emportant avec lui quelque 1 000 emplois, se redresse tant bien que mal à un mois de la fin de la période d’observation que lui a, dans le cadre d’une procédure de redressement judiciare, fixé le tribunal de commerce.
Mais la décision prise par Bruxelles aujourd’hui pourrait rompre ce retour progressif à l’équilibre : les subventions que lui alloue l’Union Européenne pour soutenir ses exportations de poulets surgelés face à la concurrence des pays a très bas coût, vont être divisées par deux, passant de 217 euros la tonne à 108 euros.
Le coup, qui se traduirait par une perte sèche de près de 30 millions d’euros (soit exactement la somme qui manque à la trésorerie du groupe, NDLR), serait très rude pour Doux, mais aussi pour un autre représentant hexagonal de la filière volaille française, breton également, Tilly-Sabco.
Le soutien financier de l’UE avait permis à ces deux groupes volaillers de se maintenir sur certains marchés mondiaux, et même de faire la différence au Moyen-Orient, et particulièrement sur le marché saoudien. La baisse de cette subvention à l’exportation pourrait menacer jusqu’à 5000 emplois.
Reste à Doux et Tilly-Sabco l’espoir d’une aide gouvernementale française qui pourrait passer par le Banque Publique d’Investissement et le crédit d’impôt compétitivité-emploi.
D’ici là, les dirigeants des deux sociétés rencontreront dans une semaine Guillaume Garot, le ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire pour négocier une compensation financière.