Le placement en redressement judiciaire du leader de la volaille Doux, demandé par la direction du groupe, semble avoir pris de court le gouvernement la semaine dernière qui comptait sur l’issue heureuse d’une négociation engagée avec la banque Barclays, créancier de l’entreprise. Pour le P-DG Charles Doux cette mise sous tutelle pourrait permettre au groupe de repartir du bon pied.
Doux, cinquième exportateur de volaille au monde, notamment connu et reconnu pour sa marque « Père Dodu », a déposé le bilan la semaine dernière auprès du tribunal de commerce de Quimper, ce qui a entraîné son placement en redressement judiciaire, mesure qu’appelait de ses vœux l’actuel P-DG du groupe Charles Doux.
Pas de négociation viable avec la banque
Cette décision a, semble-t-il, pris de court le gouvernement. Le ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll l’a d’ailleurs clairement fait savoir en dénonçant les erreurs stratégiques commises selon lui par la direction de Doux, alors qu’une négociation avec la banque Barclays, créancier du groupe, était sur le point d’aboutir.
Visé, Charles Doux a souhaité mettre les choses au clair dans une interview donnée à Ouest France : selon lui, le dépôt de bilan était inévitable car , sans cela, « c’était trop tard pour pouvoir faire face à nos échéances proches : le paiement des salaires qui devait impérativement intervenir pour le 5 juin et le règlement de nos fournisseurs » (Doux fait travailler 3 500 personnes en France, NDLR).
Défendre l’emploi
A propos de la négociation engagée avec Barclays, portant sur l’injection d’un nouveau prêt de 35 millions d’euros, Charles Doux explique qu’elle ne pouvait pas aboutir : « En contrepartie de son apport, Barclays s’appropriait notre société. Mais elle n’apportait aucune garantie sur le maintien des emplois et des relations avec nos éleveurs. L’absence d’un démantèlement n’était également pas assuré […]. Doux ne vit que par sa marque. Si celle-ci disparaît, l’affaire est morte » prévient Charles Doux.
Et d’ajouter : « Notre objectif est de faire en sorte de défendre l’emploi, qu’on ne démantèle pas l’entreprise et qu’on maintienne notre activité à l’exportation et sur le marché intérieur […]. Notre priorité, c’est de livrer nos clients et gérer notre business. Mais il y aura inévitablement des ajustements ».
Barclays détiendrait jusqu’à 144 millions d’euros de créances sur le groupe.