C’est une entreprise mayennaise qu’a choisi la ministre de l’Ecologie, pour présenter son plan de relance du photovoltaïque: MPO, PME autrefois spécialisée dans la fabrication de CD et DVD, aujourd’hui reconvertie dans la fabrication de cellules photovoltaïques. Le site de production est à Villaines-la-Juhel, non loin du siège historique d’ Averton.
MPO n’est pas une très ancienne PME. Née dans les années 50, l’entreprise a pourtant déjà connu plusieurs reconversions. Sans ces revirements ou ces adaptations aux évolutions technologiques, MPO serait sans doute en grande difficulté. A sa création, la société fabrique des disques vinyles. Suivent ensuite ce que tout le monde (du moins les plus de 20 ans) a connu : les K7 audio, le CD et le DVD.
MPO : de la dématérialisation au photovoltaïque
Aujourd’hui, avec la montée de la dématérialisation des supports, la production de CD a plongé. Le support est quasiment devenu un objet de collection pour ne pas dire un collector aux yeux des nouvelles générations!
Face à cette révolution numérique, l’entreprise décide en 2010 de se lancer dans la fabrication de cellules photovoltaïques, accompagnant ainsi la volonté gouvernementale de l’époque de booster les énergies renouvelables. Des techniques de fabrication très proches de celles des CD confortent les dirigeants dans la nécessité d’opérer ce virage stratégique. En 2010, MPO crée donc sa filiale MPO ENERGY et engage de lourds investissements, pariant sur le fait que l’énergie solaire représentera 20% de l’énergie totale en Europe en 2020.
MPO ENERGY à la tête de la filière photovoltaïque « made in France »
Aujourd’hui MPO compte bien s’installer dans la cour des grands. L’entreprise, grâce à un important programme de R&D, fabrique des cellules de silicium avec un rendement de conversion de plus de 19% . Avec ce rendement, MPO ENERGY explique être dans le Top 10 mondial. Pour arriver à ce résultat, très prometteur pour la filière française, MPO et d’autres entreprises se sont regroupées dans un consortium pour mener le projet PV 20. Ce projet, soutenu par OSEO, réunit les sociétés EMIX (fabricant de lingots en silicium), SEMCO (équipementier), MPO ENERGY et TENESOL (fabricant de modules solaires).
Delphine Batho veut relancer la filière photovoltaïque « Made in France »
La venue de Delphine Batho sur le site de MPO ce matin n’est donc pas le fruit du hasard. Ce consortium, emmené par le président du directoire de MPO, Loic de Poix, est devenu le chef de file de toute la filière photovoltaïque française. Cette filière « Made in France » entend bien mener l’offensive contre le « Made in China ».
La ministre de l’Energie a donc dévoilé son plan ce matin : un ensemble de mesures visant à atteindre le développement annuel d’au moins 1 000 mégawatts de projets solaires en France en 2013, conformément aux décisions prises dans le cadre de la conférence environnementale des 14 et 15 septembre dernier. Le gouvernement précise que ces volumes représentent le double des objectifs précédemment voulus par l’ancien gouvernement (500 MW).
Le Gouvernement a également saisi la commission de la régulation de l’Energie (CRE) pour lancer un projet d’appel d’offres concernant les grandes installations photovoltaïques (d’une puissance supérieure à 250 kilowatts). Cet appel d’offres, d’un volume de 400 mégawatts doit valoriser et soutenir la filière solaire « dans un contexte de concurrence déloyale » précise le ministère de l’Energie.
La ministre promet le maintien ou la création de 10 000 emplois dans la filière photovoltaïque
Par ailleurs, les particuliers qui ont installé des panneaux photovoltaïques chez eux (bâtiments, maisons, hangars…) verront leurs tarifs augmenter de 5%. Ces tarifs ( tarifs auxquels EDF achète l’électricité produite) pourront grimper jusqu’à 10% en fonction du lieu de fabrication des modules photovoltaïques.
« L’ensemble de ces mesures génèrerades investissements de plus de 2 milliards d’euroset permettra la création ou le maintien d’environ 10 000 emplois. Leur coût annuel pour la collectivité est maîtrisé et estimé entre 90 et 170 millions d’euros, soit environ 1€ à 2€ par an en moyenne par ménage » précise le communiqué.