Pour l’instant, les indicateurs épidémiologiques sont plutôt favorables et semblent écarter l’hypothèse d’un durcissement des mesures sanitaires. En revanche, en Bretagne comme ailleurs, il est encore beaucoup trop tôt pour envisager des assouplissements.
La menace d’un reconfinement total de la population , même ponctuel comme à Nice et Dunkerque, pèsent toujours sur une vingtaine de départements, dont la totalité de ceux d’Ile-de-France, les territoires côtiers de la région Provence-Alpes Côte d’Azur, d’autres dans le Grand-Est et le couloir rhodanien où l’épidémie flambe sous l’effet de l’installation des variants de la Covid-19 (en Hauts de France, toutes les communes du Pas-de-Calais sont reconfinés chaque samedi et dimanche à partir du 6 mars, un dispositif complété par la fermeture administrative des grands centres commerciaux de plus de 5 000 m²).
En Bretagne, les courbes sont plus modérées et semblent écarter le spectre d’un nouveau tour de vis sanitaire, sans que les autorités n’y envisagent pour autant la levée de certaines restrictions, et notamment une suppression ou une reprogrammation du couvre-feu plus tard en soirée.
Une pression hospitalière modérée en Bretagne
A l’échelle régionale, le taux d’incidence, qui mesure la proportion de cas positifs par tranche de 100 000 habitants, est estimé à 108, un niveau stable depuis plusieurs jours. Ce même chiffre est un peu plus élevé en Ille-et-Vilaine qui reste le département breton le moins bien noté (144). Là aussi toutefois, la tendance est plutôt à la stagnation et ne présentent pas de signes tangibles d’aggravation depuis la fin du mois de février. Même bilan dans l’agglomération rennaise où le taux s’établit à 150 pour 100 000 habitants, très en-dessous de ceux observés à Nice (689/100 000) ou du Paris (340) ou Dunkerque (plus de 900) où un reconfinement menace, ou est déjà entrée en vigueur le week-end.
Les données indicatives de la pression hospitalière dans les établissements de Bretagne sont également encourageants. Au 2 mars, 62 des 175 lits de soins intensifs (leur nombre peut être porté à 324 via l’activation du «plan blanc») étaient occupés. Une hausse a toutefois été constatée, mais elle est due aux transferts de neuf patients originaires de PACA à la fin du mois de février. Dans l’ensemble, les hôpitaux de la région présentent le plus faible taux d’admission en services de réanimation en France.
L’ensemble de ces données permettent d’écarter l’hypothèse d’un resserrement des mesures de restriction. L’ARS met toutefois en garde sur la fragilité de la situation et rappelle que dans Alpes-Maritimes, il a suffi de quelques semaines pour que l’épidémie s’emballe.
Pour prévenir tout risque de dégradation des indicateurs, elle appelle au respect strict des gestes barrières, du port du masque – dans la sphère publique comme dans la sphère privée – et du couvre-feu, une mesure efficace pour freiner la circulation du Covid ».