Ce nouveau mutant, détecté à l’hôpital de Lannion (Côtes d’Armor) ne présenterait pas un niveau de contagiosité plus élevé que la souche historique du virus. En revanche, les autorités sanitaires le soupçonnent d’être plus difficilement décelables par les tests PCR.
La liste des variants de la COvid-19, ce virus parti de Chine il y a un peu pus d’un an et à l’origine d’une pandémie mondiale, s’allonge irrémédiablement : après les versions version sud-africain, brésilienne, britannique et new yorkaise, une nouvelle forme de la maladie est apparue en Bretagne. C’est l’hôpital de Lannion (Côtes-d’Armor) qui a donné l’alerte fin février, après qu’un cluster ait révélé chez 8 des 79 patients analysés des infections provoquée par une souche jusque-là inconnue.
Rien de scientifiquement probant ne permet pour l’instant de caractériser la nature de ce mutant, que les autorités sanitaires ont d’ailleurs classé, comme le veut le protocole, dans la catégorie « à suivre » au côté de milliers d’autres variants qui apparaissent naturellement partout dans le monde : ce processus bien connu des épidémiologistes est propre aux virus dont la survie dans le temps dépend de leur capacité à évoluer génétiquement pour s’adapter au milieu qu’ils cherchent à « coloniser ». Toute la question est de savoir dans quelle mesure certaines des modifications subies par le Covid augmentera – ou non – ses propriétés à se transmettre et/ou à dégénérer en forme grave pour l’être humain.
L’une des particularités du variant breton serait sa faculté à passer à travers les radars des tests PCR. D’après un rapport de la direction générale de la Santé, des patients atteints par cette souche ont déclaré des « symptômes typiques suggérant une infection par le SARS-CoV-2, alors que le résultat de leur dépistage était négatif sur des échantillons nasopharyngés ». La DGS ajoute que « le diagnostic a pu être fait par la sérologie ou la réalisation de RT-PCR sur des prélèvements respiratoires profonds ».
Les premières investigations ne permettent pas d’affirmer que ce mutant est plus contagieux, ni plus sévère que le Covid d’origine, contrairement à ces cousins britanniques, brésiliens et sud-africains dont les scientifiques ont prouvé que la transmission intrahumaine était plus élevée.
Lundi soir, les autorités de santé ont annoncé que des recherches sont en cours afin de déterminer la nature de ce variant et la manière dont il « réagit à la vaccination et aux anticorps développés lors de précédentes infections ». Un système de détection et de surveillance spécifique a été déployé sur un secteur géographique comprenant Lannion, Guingamp, Saint-Brieuc et Morlaix.