Après une trêve nocturne, le blocage du Mont Saint-Michel a repris ce mardi matin (21 juillet) sous la houlette des éleveurs locaux en colère. A Paris, Matignon organise une réunion de crise.
Depuis lundi après-midi, la baie du Mont Saint-Michel est très difficilement accessible en raison d’un mouvement déclenché par les éleveurs bretons et normands qui protestent contre la baisse des prix dans les filières bovines, porcines et laitières.
Dans la nuit, les agriculteurs avaient levé leurs barrages, mais une vingtaine de tracteurs ont repris position ce matin sur la route départementale 976 qui, depuis Montorson, mène à la Merveille, l’un des monuments les plus visités de France (20 000 touristes par jour). Selon plusieurs sources locales, des gravats ont également été déversés pour barrer le passage à partir de la voie D275 entre Avranches et le Mont Saint-Michel. Pour s’y rendre, beaucoup de visiteurs n’ont d’autres choix que de laisser leurs voitures très en amont, et de couvrir à pied la distance qui les sépare du service de navettes désservant la baie.
Un médiateur désigné
Depuis plusieurs jours, les exploitants agricoles demandent une intervention de l’Etat afin que soient régulés les prix sur le marché de la viande et du lait face à la grande distribution et aux intermédiaires du secteur industriel. Victimes d’une forte déflation qui les contraint à vendre à perte alors que leurs coûts de production augmentent, les éleveurs exigent des différents acteurs de la filière qu’ils respectent les accords du 17 juin sur la hausse des prix.
Lors de son arrivée au Conseil Economique, Social et Environnemental, le président de la République François Hollande a annoncé un « plan d’urgence » et appelé « les distributeurs à prendre leurs responsabilités, à tenir des engagements ». ajoutant qu’une « vérification sera faite dès ce soir puisqu’un médiateur a été désigné, il remettra son rapport cet après-midi au ministre » (Stéphane Le Foll, NDLR).