Pour répondre à la colère des bonnets rouges et à la crise de la filière agroalimentaire, le gouvernement a annoncé un programme d’aide de deux milliards d’euros à la Bretagne. Insuffisant et inefficace selon certains des leaders de la contestation qui n’hésitent pas à parler « d’enfumage ».
« Pacte d’avenir », c’est le nom du plan d’aide que le gouvernement souhaite engager en Bretagne pour soutenir la filière agroalimentaire et…ses fournisseurs, les exploitants agricoles.
Dans cette pochette, il y a des sous. Beaucoup, plus que prévu : 2 milliards d’euros. De l’argent public qui sera injecté, via les services de l’Etat et les collectivités locales, aux secteurs en souffrance afin de les aider à supporter la concurence internationale. La moitié de l’enveloppe (dont 368 millions d’euros d’aides européennes) ira, on l’a dit, à l’ensemble de la chaîne agroalimentaire. 15 millions d’euros seront alloués, sous forme de prêts, à la filière volaille et 15 autres millions à l’ensemble des producteurs agricoles bretons afin qu’ils modernisent leur outil de travail et rentabilisent leurs exploitations.
Rappelons qu’un des éléments déclencheurs du mouvement protestataire a été la cascade de plans sociaux dans l’industrie agroalimentaire, Doux d’abord (1 000 emplois supprimés en 2012) pour le poulet, puis Gad (900 salariés) pour le porc et Marine Harvest (450) pour le saumon. Confrontée à une baisse des aides européennes à l’export, Tilly Sabco (volaille) est également dans la tourmente.
Les bonnets rouges pas satisfaits
A cette fronde s’est greffé, en octobre, le soulèvement anti-fiscal des « bonnets rouges » liée à la mise en place de l’écotaxe, symbolisée par les fameux portiques de contrôle installés en travers des routes.
Dans un communiqué, un des porte-paroles de ce groupe de pression, Christian Troadec, a qualifié « d’enfumage et de coquille vide » le pacte d’avenir proposé à la Bretagne marqué, selon lui, « de l’empreinte de la technostructure administrative parisienne, et qui ne répond nullement aux attentes de la société bretonne exprimées de différentes manières ces dernières semaines ».
Outre les investissements promis aux professionnels de l’agroalimentaire, ce plan prévoit également de lever des aides financières en faveur du logement afin de réduire la précarité énergétique (48 M€) et favoriser transition énergétique (33 M€).