Le constructeur naval breton Ecocéane, dont les bateaux dépolleurs se sont distingués à l’occasion de la marée noire américaine, a revu ses perpectives de croissance à la hausse et décidé d’exporter une partie de sa production à Miami, en Floride.
Cynique et implacable loi du marché : la gigantesque marée noire du Golfe du Mexique a ouvert les portes de l’Amérique à une petite PME bretonne.
Spécialisé dans la dépollution maritime, le constructeur naval Ecocéane, dont le chantier se trouve à Paimpol (Côtes-d’Armor), s’est distingué en juin dernier, au plus fort de la marée noire provoquée par l’explosion d’un puits de pétrole offshore de British Petroleum, en vendant dix de ses navires Cataglop à Ashbritt, la société américaine mandatée pour récupérer les nappes noires le long des littoraux.
Outre cette belle commande, Ecocéane a également loué aux américains son Catamar, un prototype de navire dépolluant spécialiste de la haute mer.
Au final, ce gros contrat commercial a rapporté aux bretons quelque 2 millions d’euros, une somme rondelette pour une PME de 25 salariés dont le dernier chiffre d’affaires (2009) s’élevait déjà à 3,5 millions.
Le montant de l’enveloppe et le coup de projecteur médiatique qui en a résulté a catalysé les objectifs de développement d’Ecoceane. L’entreprise a ainsi annoncé la commercialisation, début 2011, d’une gamme intermédiaire de navires de dépollution dédiés aux plateformes pétrolières, le Workglop.
Ecocéane a aussi décidé d’ouvrir une filiale à Miami (Floride) où une partie de sa production de Workglop et de Catamar sera sous-traitée par des chantiers américains, mais pas au détriment de son site français, assure Eric Vial, PDG de l’entreprise : « En France, nous allons également augmenter nos cadences de production en sous-traitant à des chantiers locaux » a-t-il déclaré à L’Entreprise.com.